Compte-rendu de ces premiers jours à la fac (Beiwai).
J'ai commencé par visiter le campus, qui me paraît toujours grand, mal foutu et incompréhensible. Je ne sais pas à quoi sert tel ou tel bâtiment, et j'espère donc ne jamais devoir y mettre les pieds. Heureusement mes amis Espagnols avec qui j'ai pris l'habitude de déjeuner tous les midis me donnent tous les conseils nécessaires pour ma survie à Beiwai et plus généralement en Chine.
J'ai aussi marché le long du 3ème périphérique qui coupe le campus en deux. Rien de très intéressant, à part des buildings immenses gardés par des policiers sous parasols. Ce qui donne à peu près ça :
Bon, sur les photos ça fait moderne et bien entretenu, mais en fait par endroit, et notamment le quartier de Beiwai, Beijing fait vraiment tiers-monde. Mais ça a son charme aussi.
Seule remarque, la manière dont les Chinois me dévisagent comme si c'était la première fois qu'il voyait des yeux non-bridés. On trouve ça normal au début, mais à la fin ça devient vraiment oppressant. C'est à peine s'ils s'arrêtent pour me regarder passer. Et comme je sais pas encore leur dire "Va voir ailleurs" en chinois, et bien je continue à marcher.
Aujourd'hui, grâce à mes deux amis espagnols, Marta et Ivan, je suis allé, en vélo, faire un tour du coté des JO. J'ai donc affronté la circulation chinoise sur cette vaillante et somptueuse monture prêtée par Marta:
La selle rouge permet de reconnaître le vélo parmi les centaines de vélos garés un peu partout (et même n'importe où). Le charme esthétique de ce vélo ne cache cependant pas, pour son utilisateur, un manque cruel de frein qui oblige de freiner avec les pieds en cas d'urgence, ce qui arrive très très (trop ?) souvent. Il existe pourtant des pistes cyclables, mais qui servent de parking, de voies de bus et sont aussi utilisées en double-sens. Tout cela crée un joyeux bazar quelque fois stressant, notamment lorsqu'il faut changer de voies pour prendre une autre route, ou encore quand il faut traverser ce qu'on appellerait en France une autoroute...
Arrivé sans problème sur le site des JO, après 10 bons kilomètres sous une chaleur écrasante, j'ai essayé de trouver des billets pour ce week-end. Les seuls qui restaient se vendaient au marché noir. Le moins cher que j'ai trouvé était quand même diablement cher pour un sportif comme moi. Donc j'ai regardé les stades de loin, comme le célèbre "nid d'oiseau" :
Mais j'y retournerai pendant l'année, quand ils auront débloqué le passage et que la foule sera partie. Foule d'ailleurs constituée à 99,99% de Chinois. Les étrangers sont extrêmement rares à Beijing même en période olympique. J'ose pas imaginer ce que ça va être pendant l'année.
Petite anecdote. J'étais en train de reprendre mon vélo bien sagement garé à côté de plein d'autres vélos quand une petite veille a commencé à crier dans ma direction en chinois. Comme je pensais qu'elle venait me vendre quelque chose, je l'ai ignoré et ai chevauché mon brave vélo. Mais la petite vieille m'a couru derrière, une liasse de billet à la main, criant de plus en plus fort. C'est là que j'ai compris que j'étais sur un parking vélo payant (oui, ça existe en Chine) et qu'il fallait donc que je lui donne un mao (1 centimes d'euros) avant de partir. Ce que j'ai fait bien sûr, il s'agit de ne pas se mettre tout Beijing à dos.
Pour info aussi, Beijing est vraiment pollué, et avec la chaleur cela se ressent d'autant plus. Il est très difficile de respirer quand on fait du sport, comme un slalom géant entre les bus en vélo. Certaines mauvaises langues diraient que c'est parce que je ne fais pas assez de sport, ils devraient essayer.